En tant qu'exploitant d'une entreprise manufacturière, vous êtes impatient de savoir quand le grand rêve de l'impression 3D deviendra enfin réalité, ou, dans le meilleur des cas, vous imprimez déjà activement un nombre modeste de prototypes pour le service de conception, ou quelques pièces de rechange que vous avez du mal à trouver sur le marché.

Eh bien, si l'on en croit les propos de la direction d'Essentium, cela va très bientôt changer. Le succès du "printing at scale" (l'impression de grandes séries) a en effet atteint son année charnière, et cela n'a rien à voir avec le COVID-19. Du moins en ce qui concerne le marché américain. Mais comme vous le savez, ce qui se passe à New York finit toujours par avoir un impact à Bruxelles.

Voici quelques faits et chiffres clés tirés de l'enquête qu'Essentium a menée en 2020 auprès de 169 dirigeants de grandes entreprises manufacturières aux États-Unis. Nous vous épargnerons bien sûr le rapport volumineux (36 pages) pour n'en garder que l'essentiel.

En l'espace de 3 ans, le nombre de clients qui utilisent plus de 25 imprimantes 3D a augmenté de près de 50 %, la moitié d'entre eux indiquant qu'ils impriment des séries de plusieurs milliers de pièces. Cela représente une augmentation de 18 %. L'utilisation des applications d'impression 3D (pour 53 % des clients) a été multipliée par 5 au cours de l'année dernière. Il s'agit là d'une remarquable transition vers des séries plus importantes, qui s'est opérée en l'espace d'à peine 12 mois. La plupart des personnes interrogées sont également convaincues que cela aura un effet positif sur leurs marges, et que le secteur manufacturier pourra ainsi, dans son ensemble, économiser des milliards de dollars en coûts de production.

Le nombre de clients réalisant des séries de plus de 1.000 pièces est passé de 18 % en 2018 à plus de 50 % en 2020. Il est intéressant de noter que le nombre de séries de 10.000 à 100.000 pièces augmente à un rythme soutenu.

En fin de compte, les éléments suivants sont les principaux moteurs du déploiement futur du "printing at scale". Des pièces plus performantes et plus complexes, des réductions de coûts importantes et des délais de production plus courts, une personnalisation de masse avec une mise sur le marché rapide et, au final, de plus grandes économies d'échelle grâce à la baisse du coût total de l'impression.

Nous aimerions en profiter pour également souligner les 3 raisons qui empêchent une évolution encore plus rapide de la situation. Il s'agit du manque de personnel expérimenté dans le département de conception, des matériaux trop chers et/ou inadéquats, et surtout du problème posé par le fait que presque tous les fournisseurs de technologies enferment leurs clients dans un cercle fermé de matériel, de logiciels et de matériaux (lock-in to vendors). Nous devons par conséquent évoluer le plus rapidement possible vers un écosystème ouvert où les différentes technologies peuvent coexister et être compatibles entre elles.